Planning annuel du Séminaire A2IL5 (2019-2020)

(CRIMEL-CIRLEP)

Christine Chollier – Anne-Elisabeth Halpern – Alain Trouvé

« Régimes poétique et romanesque de la fiction »

Séances de 17 à 19h

 

Résumé du texte de cadrage

D’innombrables travaux ont placé la fiction au centre de leur recherche depuis des décennies. Nous voudrions introduire une inflexion fondée sur des pratiques touchant à l’écriture littéraire et à la théorie. Nous proposons, pour explorer ce problème, de soumettre aux intervenants la forte hypothèse posée naguère par Jacques Rancière, hypothèse qui conduit à une différenciation partielle. Rappelons-la :

Le régime représentatif de l’art n’est pas celui de la copie, mais de la fiction, de l’« agencement d’actions » dont parle Aristote. C’est ce concept qui libère l’art de la question de la vérité et de la condamnation platonicienne des simulacres. En revanche le « procédé général de l’esprit humain » sépare l’idée de fiction de celle d’« agencement d’actions » ou d’histoire. La fiction devient une procédure d’agencement des signes et des images, commune au récit et à la fiction, au film dit documentaire et au film racontant une histoire. Mais alors cet agencement des signes n’est plus « hors-vérité ». Quand la fiction devient une « procédure générale de l’esprit humain », elle est à nouveau sous la législation de la vérité. C’est ce que dit en substance Flaubert : si une phrase sonne mal, c’est que l’idée est fausse. (Et tant pis pour les gens fatigués, Paris, Amsterdam, 2009, p. 156)

La fiction comme « agencement d’actions » renvoie clairement à un corpus romanesque extensible par l’idée d’histoire ou de fable aux expressions cinématographique, voire théâtrale. La fiction comme « procédure d’agencement des signes et des images » ouvre vers une signification plus large qui pourrait s’appliquer à d’autres corpus, notamment poétiques, plus ou moins rebelles à toute description en termes de fable ou d’histoire. La « procédure générale de l’esprit humain » dont parle Rancière est empruntée à Mallarmé glosant lui-même Descartes dans ses Notes sur le langage :

Enfin la fiction lui semble être le procédé même de l’esprit humain – c’est elle qui met en jeu toute la méthode, et l’homme est réduit à sa volonté.

Page du discours sur la Méthode.

Il s’agit d’examiner le lien entre des pratiques d’écriture-lecture et une certaine idée de la fiction, trompeusement uniformisée, peut-être, sous un vocable commun. (texte intégral dans le fichier joint)

 

Semestre 1

Jeudi 19/9/2019 : Bertrand Marchal (U. Paris 4 Sorbonne)

« La notion de fiction selon Mallarmé » (BU Robert de Sorbon, S. 140)

 

Jeudi 10/10/2019 : Marika Piva (U. de Padoue)

« La fiction comme invention d’une forme et d’une signification » (BU Robert de Sorbon, S. 140)

 

Jeudi 14/11/2019 : Anne-Elisabeth Halpern (U. de Reims, CRIMEL)

« “Ici commence le roman de Jean-François Chahux” : Henri Michaux, la fiction sans le roman » (BU Robert de Sorbon, S. 140)

 

Jeudi 12/12/2019 : Alain Trouvé (U. de Reims, CRIMEL)

« Aragon / Breton : roman, poésie, fiction » (BU Robert de Sorbon, S. 140)

 

 

Semestre 2 (salle à déterminer)

Jeudi 16/01/2020 : Jacques Rancière

[titre à préciser]

 

Jeudi 13/02/2020 : Jean-Louis Haquette (U. de Reims, CRIMEL)

     « “L’histoire de ma vie” de Giacomo Casanova au miroir de la fiction : considérations sur l’impureté générique »

 

Jeudi 12/03/2020 : Mathieu Simard (U. d’Ottawa)

« Fictions de la fiction. Imaginaire de la catégorie « fiction » en régimes poétique et romanesque »

 

Jeudi 19/03/2020 : Christine Chollier (U. de Reims, CIRLEP)

« Régimes esthétique et éthique du récit d’esclave : The Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American slave, written by Himself(1845) »

 

Jeudi 09/04/2020 : Marie-France Boireau (U. d’Orléans)

     « Récit et fiction dans deux récits d’Éric Vuillard : 14 juillet et L’ordre du jour »

 

Jeudi 14/05/2020 : Giovanni Berjola (U. de Lorraine)

« Poésie et roman : genres et postures de la fiction intime »