PROCHAINE Université d’ÉTÉ
APEF/ LÉA/ CEHUM
Braga
8-13 juillet 2019
Les Études littéraires aujourd’hui ? Enjeux et atouts d’une indiscipline
« Et ne traicte à poinct nommé de rien, que du rien : ny d’aucune science, que de celle de l’inscience », Montaigne, Essais III, xii.
L’APEF (Association Portugaise d’Études Françaises) et le Groupe de Recherches international LEA ! Lire en Europe Aujourd’hui organisent leur deuxième université d’été, en collaboration avec le CEHUM – Université du Minho.
Pour cette deuxième rencontre, on se propose de revenir, après d’autres débats qui ont eu lieu, et dont on tentera, entre autres, une sorte de synthèse, à la question de l’utilité des études littéraires. Quand on s’occupe des textes, des livres, sur papier, sur écran, car nous vivons aussi actuellement l’avènement des humanités numériques, à quoi bon ? Cela sert à quoi, ce type d’attention, ce genre d’activité, ces longs séjours en bibliothèque, en médiathèque ? Quelle finalité ? Quels bénéfices ? Pour le dire avec Montaigne : de quoi voulons-nous, allons-nous « traiter » ?
Notre hypothèse se résume par un jeu de mots, mais qui n’en est pas vraiment un. La critique littéraire est-elle une « discipline » ? Ajoutons une syllabe et faisons « trembler » le sens du mot comme l’a proposé naguère Yves Citton. Les études littéraires sont entrées de nos jours dans un moment d’ indisciplinarité généralisée (Citton, 2010). C’est ce qui les menace, diront certaines. Pour nous, c’est surtout un défi et une vraie chance. L’interdisciplinarité vécue comme une indiscipline heureuse et féconde, n’est-elle pas pour le chercheur en littérature en cette deuxième décennie du vingt-et-unième siècle un avenir ? Pensons à l’éclat du narratif sous toutes ses formes, au storytelling, aux fictions transfuges (Saint-Gélais, 2011), à leur logique « sérielle » (Letourneux, 2017), aux avatars de la culture médiatique (Besson, 2016). Prenons en compte, aussi, le dialogue avec d’autres domaines, comme la médecine, le droit ou les mathématiques (Petitot, 1985, 1992 ; Ceserani, 2011, Charon, 2006). Interrogeons enfin le champ culturel dans son ensemble, les relations entre littérature, culture et mondialisation (Fraisse, 2012) par rapport aux questions de la langue (Calvet 2002, Hagège, 2012) et de la valeur (Jouve, 2010).
En un mot, l’objectif est de démontrer, par tous les moyens possibles, en mettant le champ des « disciplines » sens dessus dessous, que la littérature et les études littéraires représentent une richesse pour les lecteurs, pour les chercheurs (tout lecteur n’est-il pas, parce qu’il lit, un chercheur ?), que cette richesse doit être signalée et valorisée par des lecteurs-chercheurs heureusement « indisciplinés ». Avec la part de créativité qui est la nôtre, nous allons discuter ensemble, à la fois grâce à une réflexion théorique et à des travaux pratiques, de notre avenir.
Le programme sera composé de séminaires, d’ateliers animés par des spécialistes et des professionnels (médias, arts du spectacle) ainsi que des visites guidées (patrimoine historique et patrimoine naturel). Les travaux se dérouleront en français, en privilégiant l’interaction et la mise en situation pour tirer profit des activités proposées.
L’inscription s’élève à 350 € (étudiants, doctorants, membres de l’APEF) et 400 euros (autres participants). Elle comprend le logement (5 nuitées), en régime de demi-pension (petit-déjeuner et déjeuner) et les pauses-café dans le complexe touristique Golden Tulip Braga Hotel & Spa à Falperra (Braga), et se fera sous demande du formulaire à l’APEF, mail apef.pt@gmail.com